Annexe

Les blessures de l'âme

Les blessures telles que le rejet, l’abandon, la trahison, l’humiliation et enfin l’injustice sont les cinq blessures qui affectent et agissent sur notre émotionnel et de ce fait, nous empêchent d’être totalement nous même…

La blessure du rejet (le masque du fuyant)

La personne qui souffre de cette blessure se sent rejetée au plus profond de son être et surtout dans son droit d’exister. Elle concerne souvent l’enfant non désiré et rejeté par un parent.
L’origine du mal est que le fuyant ne s’est pas senti accepté et accueilli par le parent du même sexe. Il recherche donc sans cesse l’amour de ce parent et ne parvient pas à se percevoir comme un individu complet.
Parce qu’il doute de son droit à l’existence, le fuyant se réfugie dans un monde imaginaire et ne s’attache pas aux biens matériels.
Comme la personne blessée a du mal à accepter que l’on puisse l’aimer, elle rejette d’elle-même toutes les situations où elle pourrait s’attacher par crainte de souffrir. Lorsqu’elle est en couple, elle cherche toujours le moyen de fuir et de saboter la relation. Elle pense qu’elle n’a aucune valeur et qu’elle n’est pas capable d’apporter du bonheur à l’autre. Elle vit dans l’ambivalence. Quand elle est choisie, elle ne le croit pas et, en se rejetant elle-même, elle finit par saboter la situation. Et si elle n’est pas choisie, elle se sent rejetée. C’est un cercle vicieux.
Elle se sent si peu importante qu’elle n’ose pas donner son opinion ou demander quoi que ce soit. Elle parle peu, est solitaire, a peu d’amis.
Cette peur du rejet se nourrit d’elle-même. En s’isolant lui-même, le fuyant se donne toutes les raisons de se sentir rejeté.
Sexuellement le fuyant est dans le doute et évite au maximum le plaisir, croyant qu’il ne le mérite pas ou que de toute façon il se fera rejeté tôt ou tard.
Tant que le fuyant croit que tout ce qui lui arrive est la faute des autres, cette blessure ne peut pas guérir.
Pour s’en sortir, il doit cesser de fuir et enfin affronter la peur du rejet.

La question à se poser : A-t-on besoin de la validation des autres pour avoir le droit de vivre ?

Le conseil de Mame : Pardonne ce que tu as fait et ce qui te fait défaut. Pardonne aux autres leur attitude qui t’écrase

La blessure de l'abandon (le masque du dépendant)

Cette blessure se situe au niveau de l’avoir et du faire plutôt qu’au niveau de l’être. La personne abandonnée a souffert d’un manque de communication de la part du parent de sexe opposé quand elle était jeune. Ceux qui souffrent d’abandon ne se sentent pas assez nourris affectivement.
Le dépendant croit qu’il ne peut arriver à rien tout seul et qu’il a besoin de quelqu’un d’autre pour le supporter et pour l’aider.
Il a tendance à se présenter en victime même si c’est lui qui crée ses propres difficultés pour attirer l’attention. Il dramatise beaucoup, le moindre incident prenant des dimensions gigantesques. Tous ces problèmes lui apportent le cadre dont il a besoin pour attirer l’attention et éviter ainsi de se sentir abandonné.
La femme dépendante a tendance à avoir une voix d’enfant et à poser beaucoup de questions. Cela se voit quand elle demande de l’aide : elle a beaucoup de difficultés à accepter un refus et a tendance à insister. Plus elle souffre devant un refus, plus elle est prête à utiliser tous les moyens pour obtenir ce qu’elle veut. La manipulation, la bouderie ou le chantage lui sont familiers.
Elle craint la solitude par-dessus tout, car elle est convaincue qu’elle ne saura pas la gérer. Elle recherche le soutien des autres partout et toujours. Alors elle se sent aimée. Et lorsqu’elle fait quelque chose pour une personne, elle attend de l’affection en retour.
Elle pleure facilement surtout lorsqu’elle parle de ses problèmes ou de ses épreuves. Dans son chagrin, elle accuse les autres de la laisser seule face aux difficultés.
La femme dépendante s’accroche physiquement à la personne aimée. Elle utilise souvent le sexe pour attirer l’autre et se sentir importante. Elle en veut souvent plus que son conjoint et fera l’amour même sans envie, car elle ne veut pas manquer une occasion de se sentir désirée.
La blessure d’abandon se guérit quand on se sent bien seule et que l’on recherche moins l’attention. La vie devient moins dramatique, la blessée fait davantage de projets et va jusqu’au bout même si les autres ne l’appuient pas.

La question à se poser : A-t-on besoin de soutien et d’aide extérieure pour vivre et accomplir nos objectifs ?

Le conseil de Mame : Pardonne aux autres le fait de t’avoir abandonnée et pardonne-toi le fait d’avoir été abandonnée. 

La blessure d'humiliation (le masque du masochiste)

Comme les autres blessures, la blessure d’humiliation s’enracine dès le plus jeune âge quand pour une raison ou pour une autre les parents se sentent humiliés à cause de leur enfant. De ce fait, l’enfant se croit sans cœur, malsain, pervers. Et quelle que soit la circonstance qui amène l’enfant à se sentir abaissé, dégradé, comparé, mortifié ou honteux au niveau physique, le mal prend de l’ampleur.
La blessure d’humiliation est le plus souvent vécue avec la mère. L’enfant adopte alors une attitude masochiste et trouve de la satisfaction et même du plaisir à souffrir. Inconsciemment, il recherche la douleur ou l’humiliation et s’organise pour se faire mal ou se punir avant que quelqu’un ne le fasse.
Comme le masochiste veut se montrer solide, il devient performant et se charge de nombreuses responsabilités. En prenant soin des autres et en faisant à leur place, il multiplie les contraintes et les obligations. Il ne s’aperçoit pas qu’en agissant ainsi il humilie et abaisse son entourage en leur faisant sentir que sans lui ils ne peuvent pas y arriver seuls.
Il n’ose pas parler par peur d’avoir honte ou de faire honte à quelqu’un. Hypersensible, il fait tout pour ne pas blesser les autres. Dès que ceux qu’il aime sont malheureux, il se croit responsable. Il croit qu’il n’aurait pas dû dire ou faire quelque chose. Il ne comprend pas qu’en agissant ainsi il n’écoute pas ses propres besoins et que son esprit alterne entre honte et culpabilité.
Le masochiste tombe facilement dans les excès (nourriture, achat, boisson, travail) et a honte de lui-même, car il se sent humilié par les regards et les remarques des autres. Il a très peur de se retrouver sans limites, car il est convaincu qu’il ferait des choses honteuses. Sa plus grande peur est la liberté.
Sexuellement il va soit multiplier les relations et expériences honteuses, soit se réprimer pour ne pas avoir honte et faire honte à ses proches.
Pour se sortir de la blessure d’humiliation, le masochiste doit reconnaître à quel point il a honte de lui-même et des autres et combien certains ont pu avoir honte de lui. Il doit également prendre conscience des situations dans lesquelles il s’humilie, se rabaisse et se rend indigne.

La question à se poser : A-t-on vraiment besoin de plaire pour vivre ?

Le conseil de Mame : Pardonne aux autres et à toi-même pour t’aimer enfin. Prends en compte tes besoins avant d’aider les autres et ne pas les humilier en faisant tout à leur place.

La blessure de trahison (le masque du contrôlant)

La blessure de trahison se produit entre l’âge de 2 et 4 ans et généralement avec le parent du sexe opposé qui dévalorise ou maltraite l’enfant. Pour se protéger, celui-ci adopte un mécanisme de défense appelé masque du contrôlant.
Pour se protéger, la personne adopte une position qui masque sa faiblesse, sa vulnérabilité et son impuissance. Elle se place dans une position dominante et cherche à tout prix à montrer sa force et son courage. Tout acte de lâcheté est vécu comme une trahison. Elle s’en voudra énormément de ne pas aller jusqu’au bout d’un projet.
Sa personnalité est très forte. Elle affirme ce qu’elle croit avec force et s’attend à ce que les autres adhèrent sans réserve à ses opinions. Elle croit que lorsqu’une personne la comprend c’est qu’elle est d’accord, ce qui n’est malheureusement pas le cas.
La personne contrôlante se place inconsciemment dans des situations de confrontation où elle n’a pas le contrôle. Quand elle se retrouve face à des interlocuteurs rapides et forts elle se retire par peur. Face à des gens plus lents, elle laissera éclater sa colère. Elle peut facilement devenir agressive tout en s’imaginant être une personne forte qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Plus la blessure est forte, plus elle veut avoir le contrôle sur tout pour éviter de souffrir de trahison. Elle est incapable de jouir du moment présent.
Se montrer courageuse, forte et brave est surtout une barrière pour dominer les autres et les situations pouvant le malmener.
L’orgueil est son principal moteur, ce qui lui permet d’être confiante et de se sentir supérieure.
Sa plus grande peur est la dissociation sous toutes ses formes. C’est le type de personne qui vit le plus difficilement une séparation de couple. Si la séparation vient d’elle, elle a peur de trahir l’autre et se faire traiter de traître. Si elle vient de l’autre, elle l’accusera de trahison.
Elle a également peur d’être reniée, c’est-à-dire trahie, même si elle ne réalise pas qu’elle renie souvent les autres en les éliminant de sa vie. Elle ne donne jamais de seconde chance.
Le contrôlant est séducteur et sa vie sexuelle s’en ressent. Il aime tomber amoureux et adore la passion. Malgré cela, il ne parvient pas à lâcher prise et à faire confiance. La femme contrôlante a souvent l’impression de se faire avoir par l’homme, elle est donc sur ses gardes. Elle aime surtout faire l’amour quand cela vient d’elle, lorsqu’elle a envie de se laisser séduire ou de courtiser son partenaire. Elle ne comprend pas quand une personne se refuse à elle et peut la harceler pour obtenir satisfaction.
Ses interactions sont donc basées sur la force, la domination, la manipulation. Elle a beaucoup de mal à pardonner et à faire confiance.

La question à se poser : A-t-on besoin de tout contrôler pour vivre heureux ?

Le conseil de Mame : Cesse de chercher à impressionner les autres. Sois toi-même.

La blessure de l'injustice (le masque du rigide)

Cette blessure advient au contact de parents autoritaires, froids et sévères. Elle s’éveille entre l’âge de 4 et 6 ans, au moment où l’enfant devient conscient qu’il est un être humain à part entière avec ses différences. Il trouve injuste de ne pas pouvoir exprimer son individualité pour être lui-même. Il vit surtout cette blessure avec le parent du même sexe.
À cause des critiques fréquentes et de la peur qu’il éprouve face à l’autorité, il se crée un masque de rigide. Il se coupe de ses émotions croyant ainsi s’épargner.
Froid, imperturbable, rigide, il cherche la perfection pour ne pas s’exposer à la critique.
Les personnes rigides sont exigeantes avec elles-mêmes. Elles doivent mériter tout ce qui leur arrive de bien.
Le rigide a de la difficulté à se laisser aimer et à montrer son amour ce qui peut le rendre injuste envers les autres et envers lui-même. Il n’exprime pas ce qu’il ressent vraiment.
La plus grande peur du rigide est la froideur. Il fait tout son possible pour se montrer chaleureux sans réaliser qu’il évite de montrer sa sensibilité pour ne pas se sentir vulnérable. La froideur des autres le blesse et il se demande toujours ce qu’il a fait ou dit pour que l’autre agisse ainsi.
Dans sa vie sexuelle, le rigide a généralement du mal à se laisser aller et à ressentir du plaisir. Il ne parvient pas à exprimer sa tendresse. Adolescente, la jeune fille rigide se retiendra et se contrôlera pour se garder pure et parfaire pour l’heureux élu. Elle s’engage difficilement de peur de se tromper dans son choix de partenaire. Elle entretient des tabous sexuels, car le bien et le mal dirigent aussi sa vie sexuelle. La femme est habile à simuler et peut avoir des relations intimes coupées de tout ressenti.
Elle ne se rend pas compte qu’en agissant ainsi elle est injuste envers elle-même. Elle a du mal avec ses émotions, car elle les évite au détriment du rationnel et du juste.

La question à se poser : A-t-on vraiment besoin d’être parfait pour se donner le droit à la vie et aux plaisirs ? 

Le conseil de Mame : Accepte de t’aimer malgré tes imperfections et tes faiblesses et aime les autres malgré tout.

Mame Ndanty Badiane - 2022 © Tous Droits Réservés